10 pains typiques de la Martinique

Certes, quand on pense à la Martinique, on ne pense à la baguette et au béret (ouf ?). Mais peut-être en raison de notre héritage français, nous avons une variété de pains qui nous régalent au quotidien. 
Si vous êtes Martiniquais, peut-être n’avez-vous jamais fait attention à ces spécialités boulangères ? Si vous êtes de passage sur l’île, profitez-en pour découvrir les pains typiques de la Martinique ! C’est parti !

La cassave : le pain le plus ancien

La cassave (ou kassav, oui, comme le groupe) est une galette à base de farine de manioc que les Arawaks, puis les Caraïbes consommaient déjà, bien avant l’arrivée de Christophe Colomb. Le manioc constituait en effet l’un des principaux aliments de ceux qui nous ont précédés. 

Pendant la société coloniale, les colons européens s’approprient la cassave et les esclaves africains l’intègrent aussi dans leur alimentation. Elle servait de pain à l’époque. On la mangeait sans sel avec de la viande, du poisson, des fruits. 

La cassave a traversé les siècles puisqu’on en produit encore en Martinique. Elle est aujourd’hui accompagnée de garnitures variées : salées (morue, jambon, avocat, etc.) ou sucrées (confitures, etc). D’autres îles de la Caraïbes servent aussi de la cassave : la Guadeloupe, Sainte-Lucie, etc. Haïti a même entamé des démarches pour qu’elle soit reconnue au Patrimoine culturel immatériel de l’Humanité. La cassave se conserve plusieurs jours si elle est à l’abri de l’humidité.

Pour en manger, cliquez sur notre article pour savoir où trouver des cassaves en Martinique.

Le pain doux : la génoise locale

Le pain doux martiniquais n’est pas techniquement un « pain » comme on peut l’imaginer. C’est une sorte de génoise que l’on mange brute ou qui sert de base à des gâteaux plus élaborés comme les pièces montées, les gâteaux de communion ou même le mont-blanc. Sa composition de base ? Oeufs, farine, sucre. Le pain doux serait proche du gâteau de Savoie dont la création remonterait au 14 ème siècle. 

Ici, comparer quelqu’un à un pain doux signifie que la personne est très agréable, très gentille, très sucrée en somme ! Camille Alexandre, journaliste célèbre en Martinique, avait aussi coutume de dire que « c’était la cerise sur le pain doux », adaptation locale de « la cerise sur le gâteau ».

Le pain au beurre : le plus emblématique

Le pain au beurre-chocolat fait partie des associations culinaires incontournables à la Martinique. On le dégustait traditionnellement à la fin des fêtes religieuses, en famille, surtout lors des premières communions.

Désormais, le pain au beurre-chocolat est devenu tellement populaire que tous les prétextes sont bons pour en faire en Martinique ! On le reconnait aisément à sa forme nattée, souvent comme une couronne.

La pomme-cannelle est une version plus petite du pain au beurre.

Le pain massif et ses deux boules

Il est facilement reconnaissable : pour une raison qui m’échappe encore, le pain massif possède deux boules à ses extrémités. Sa texture est moelleuse mais compacte à la fois. Certains l’aiment avec du beurre, d’autres de la confiture mais d’autres enfin ne jurent que par le corned-beef. 

Le gros pain : celui qui pèse

Vous l’aimez comment ? Avec du hareng-saur, du groin, des oeufs ou des accras ? 

Si la baguette pèse 250 grammes, le gros pain, lui, pèse 400 grammes. Il est perçu comme moins « raffiné » que sa cousine, mais il n’en demeure pas moins très bon à manger. C’est un pain consistant que l’on utilise souvent pour des sandwiches.

Quand j’étais plus jeune, il était courant de demander un « demi-pain ».

Le pain d'épices : le plus surprenant

Oubliez le gâteau moelleux à base de miel, de cannelle ou de gingembre que l’on connait dans les pays occidentaux. Ici, le pain d’épices contient quasiment les mêmes épices mais sa texture est bien différente puisque c’est un biscuit sec !

Le zakari : le pain carré

Le zakari est un pain à la forme carrée ou rectangulaire à la Martinique

On en trouve deux versions : avec ou sans beurre ; la seconde étant considérée comme la recette originale. En revanche, les amateurs de zakaris les apprécient avec du beurre « La Vache Noire » et/ou du saucisson Gaul.

Le pain au chocolat (brioché svp !)

Les débats sémantiques sur la chocolatine, le pain au chocolat et autres joyeusetés ne nous intéressent que moyennement en Martinique. 

Ici, le vrai sujet porte plutôt sur la pâte : feuilletée ou briochée. J’ai plutôt un penchant pour la deuxième option. Attention : les vrais bons chocolats briochés ont (minimum) deux bâtons de chocolat à l’intérieur ! 

Le pain aux saucisses

Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir, en arrivant à Paris, qu’on n’y vendait pas de pain aux saucisses ?! 

Le pain aux saucisses reprend le même principe que le pain au chocolat. La saucisse remplace la/les barre.s chocolatée.s. On y met aussi de la crème pâtissière et des raisins trempés dans du rhum. On trouve le pain aux saucisses en format feuilleté ou brioché.

Le pain au coco

PS 1 : Il existe encore plusieurs pains à découvrir, à mesure que la cuisine évolue, que les chefs innovent, que l’offre se renouvelle. Le pain au piment végétarien, le pain au charbon, le pain au giraumon, le pain au curcuma, le pain à la farine de banane ou à la farine de maïs valent aussi le détour !

PS 2 : Il y a bien un arbre à pain en Martinique …. mais il produit seulement un légume appelé « fruit à pain ». Dommage, vous imaginez si on pouvait cueillir des pains ? Je m’arrête ici !

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