Vigilance cyclonique en Martinique : quand mauvais temps rime avec gourmandise.
Les grandes vacances et la fin d’années riment malheureusement avec le début de la période cyclonique : il faut donc prévoir d’assortir les maillots de bain aux parapluies.
Heureusement, en Martinique, un élément culinaire parvient à lui seul à réconforter le cœur des petits et des grands en attendant le passage des averses.
Comment fait-on du chocolat ? Dlo Cho épi kako.
Si la Martinique est un territoire producteur de cacao depuis le XVIIe siècle, les conditions technologiques et climatiques n’ont permis une transformation optimale de la fève sur l’île que plusieurs siècles plus tard.
D’abord consommé cru par les peuples autochtones, le cacao fut ensuite torréfié puis pilé, pour fabriquer ce qu’on appelle le « bâton kako » ou « gwo kako« .
Initialement, la “kako” est consommée avec de l’eau; il suffit de râper le bâton et de le faire fondre dans le liquide chaud. Cette base de recette est très populaire dans de nombreuses îles des Antilles sous le nom de “coco(a) tea”.
Le lait de vache est désormais le liquide le plus commun en Martinique.
Ce chocolat martiniquais “classique” se compose au minimum de :
- cacao martiniquais
- lait de vache
- épices (la trilogie antillaise : cannelle, muscade, citron vert)
- épaississant (maïzena, poudre de toloman ou mélange préparation en poudre « pudding/ crème »
- sucrant (lait concentré sucré, sucre, etc.).
Il était servi avec le pain au beurre, qui à l’origine était littéralement un pain pétri de margarine. Aujourd’hui, l’ajout de lait a modernisé la recette, la rapprochant d’une brioche moelleuse et aérienne.
De la cérémonie à nos tables du quotidien
Son nom “chocolat de communion” rappelle l’origine religieuse (catholique) de ce plat. En effet, d’abord consommé le jour de la première communion, plusieurs versions existent : soit comme en-cas servi le matin avant la cérémonie (souvent longue), pour caler les estomacs ; soit comme plat pris après la messe.
Dans tous les cas, le pain au beurre chocolat est désormais bien ancré dans les traditions familiales et festives : communions, mariages, anniversaires, rassemblements…
Il est généralement le dernier plat servi, faisant office de signal de fin de fête.
Depuis plusieurs décennies, on le retrouve aussi pendant les chanté Nwel ou ribotes, ces rassemblements musicaux populaires de fin d’année ( itinérants ou pas), où l’on chante une version créole des chants de Noël classique.
Aujourd’hui, ce plat s’est démocratisé dans le quotidien des martiniquais, à la maison mais aussi dans les commerces. N’est-ce pas là l’ultime preuve du succès de cette combinaison gourmande?
Puriste ou d'inspiration ?
Il faut savoir que la popularité du pain au beurre chocolat suscite de nombreuses variantes, et parfois… des débats passionnés !
Au-delà des petits ajouts facilement pardonnés (beurre de cacahuète, lait concentré, miel, essence de vanille, amande amère), certains ingrédients divisent :
- raisins secs, pistaches, pruneaux, piment, rhum
- version vegan (avec lait végétal)
- version aux tubercules (patate douce, igname, taro…)
Le pain au beurre lui aussi a vu sa recette évoluer : de la version simple aujourd’hui désuète (farine, margarine, sel, eau) à la variante populaire (levure, lait, épices), voire revisitées avec :
- pépites de chocolat,
- pistaches
- fruits secs
- version salé
Quelles que soient vos préférences, version classique ou revisitée, il y a toujours de quoi se régaler avec ce plat typiquement martiniquais.
Toute l’année et surtout par temps pluvieux.
Si vous cherchez un guide pour reconnaître un bon pain au beurre / chocolat de communion, vous trouverez notre article ici :
Et pour découvrir des adresses au centre-ville où boire un bon chocolat, lisez notre article dédié :
Quelles que soient vos préférences, version classique ou revisitée, il y a toujours de quoi se régaler avec ce plat typiquement martiniquais.
Et ce toute l’année et surtout par temps pluvieux.
Si vous cherchez un guide pour reconnaître un chocolat de communion, vous trouverez notre article ici : https://www.tetedwet.com/chocolat-de-communion-le-guide-du-debutant/
Et pour découvrir des adresses au centre-ville où boire un bon chocolat, restez à l’affût de nos prochains articles.