La place de la femme est-elle vraiment dans la cuisine ?

Certes, cette phrase “La place de la femme est dans la kouizine” rappelle un moment viral comique des réseaux sociaux. Mais en plus de beaucoup amuser, elle met le doigt sur une question sociétale récurrente : la place de la femme.

La Martinique, n’étant pas exempte de ces débats ; nous avons profité de la Journée Internationale des Droits de la Femme pour réfléchir  à cette question et surtout pour mettre à l’honneur, celles qui se retrouvent certes dans la cuisine, mais pas que…  

La femme dans la culture alimentaire ce peut-être: 

Une source d'inspiration

Oui, souvent dans notre culture antillaise, ce sont les femmes qui derrière les fourneaux, s’agitent, s’activent à nous préparer ces petits plats qu’elles rendent à la fois délicieux et uniques par leur interprétation d’une recette ou l’usage d’un ingrédient secret.

S’il est difficile de les dissocier de nos souvenirs gourmands d’enfance, c’est qu’elles sont omniprésentes dans la cuisine domestique. 

On a néanmoins plus de mal à les retrouver dans les restaurants et à fortiori dans les établissements gastronomiques. Cuisinières ok, mais cheffes pas du tout ? 

Tout compte fait, on dénombre beaucoup moins de cheffes que de chefs. C’est encore plus flagrant pour les restaurants prestigieux, qui ne comptent que 5,1% de cheffes étoilées en 2020 selon France Radio.

Les femmes sont donc une source d’inspiration claire en cuisine, mais peu reconnues et trop peu récompensées. En Martinique, si on trouvera certaines enseignes indiquant que la cuisinière est une femme “Kay Man”, cela reste loin d’être la majorité et n’est quasi jamais appliqué dans les enseignes plus prestigieuses (bistro-, ou gastronomiques).

Témoin du passage du Temps

 Gardienne de recettes, de tradition mais pas que gardienne de profession, puisque depuis déjà plusieurs générations, le marché représente un lieu important pour la culture martiniquaise mais aussi pour les marchandes, qui trouvent en son sein un lieu de vente certes mais aussi de rencontres.

Cette activité était un moyen de subvenir aux besoins de leurs familles souvent monoparentales, et de classe modeste afin  d’obtenir un peu d’indépendance financière.

Bien que de nos jours, certaines de ces professions tendent à disparaître, la marchande reste néanmoins dans la mémoire collective, cette silhouette féminine qui savait alpaguer petits et grands autour de ces paniers remplis de délices. Sans oublier ces ritournelles simples et frappantes “sorbet coco, sorbet coco!” ou encore “ pistache bien grillé, manmay la”.

Un atout pour un avenir prometteur

De nos jours, des opportunités nouvelles s’offrent aux femmes, et le secteur de alimentation n’est pas avare de domaines d’expertises à explorer.

 

Et loin de nourrir le cliché qu’être une femme est un désavantage dans des milieux majoritairement masculins, certaines femmes ont en fait leur force.

À l’instar des ces diverses distilleries martiniquaises où mesdames Stéphanie Dufour, Karine La Salle, Myriam Brédas ont endossé (ou endosse encore) le rôle prestigieux de maître de chais pour élaborer  les précieuses cuvées. 

Ou encore la présence de plus en plus grande, des femmes dans l’agriculture alimentaire, si on prend l’exemple du cacao avec Kora Bernabé, présidente de l’association des producteurs de cacao martiniquais Valcaco.

En somme que la femme soit dans la cuisine ou ailleurs, talentueuse, polyvalente, seule sa détermination et sa motivation détermine le lieu où elle viendra exceller, sa place. Elles continueront d’évoluer et dans les milieux comme la cuisine, de conquérir les gourmands de tous âges. 

PS : Tété Dwèt est un concept féminin 😉



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